Le Tripotoir
Exposition du 23 mars au 11 avril 2020 à Scène 55 - Mougins
Parmi les nombreuses activités de la compagnie, la transmission occupe une place importante.
Nous animons des ateliers et des stages en France et à l’étranger. La création de l’exposition LE TRIPOTOIR relève du même souci : faire découvrir, de la manière la plus proche et la plus imagée possible, la "boîte à outils" des marionnettistes, le cheminement plein d’embûches qui va de la conception, de l’idée originelle, jusqu’à la naissance des figures à animer. Ce Tripotoir, structure modulable, permet de suivre la fabrication, les "ratés" de moulage, les constructions nues, les matériaux et les techniques de fabrication, et la diversité des types de marionnettes.
Chacun pourra toucher les matériaux utilisés et se rendre compte du processus de création mis en œuvre.
En effet, cette exposition essaie de répondre aux questions :
“En quoi sont nos marionnettes ?” et “Comment sont-elles construites ?”
Il s’agit ici de constructions de marionnettes “pré-méditées” c’est-à-dire construites pour être au service d’un texte ou d’un contenu connu à l’avance. On peut aussi faire des personnages à partir d’objets ou de matériaux récupérés, mais c’est une démarche inverse, plus spontanée, qui se rapproche de l’art brut.
Notre processus, comme ce mot l’indique, demande de penser avec un ou deux temps d’avance et d’organiser le travail. L’intuition propose ou inspire un type de personnage et de manipulation, il faut réfléchir à ses actions, sa situation dans le décor, avant de commencer à le construire.
En sculptant, en modelant, en construisant, il faut sans cesse préparer l’étape suivante, prévoir comment les éléments seront attachés et articulés entre eux, et comment on les dirigera.
“Le tout, c’est pas d’y faire, c’est d’y penser.
Le difficile, c’est pas d’y penser, c’est d’y faire.”
Voilà pourquoi nous savons que la marionnette doit être créée avec de la pensée, du temps et un espace d’atelier non épisodique.
Il est possible que la construction hâtive soit en réalité une construction bâclée, qui a beaucoup nui à l’image de la marionnette à la fin du siècle dernier. En face des prouesses technologiques et du numérique, il faut affirmer l’artisanat simple mais inspiré, sans penser que le savoir-faire nuit à l’inspiration.
On peut imaginer aussi que des adultes aient le goût de créer pour les plus jeunes des personnages justes et bien faits, agréables à manipuler comme à regarder. Peut-être que la pratique de la marionnette peut commencer par la manipulation, pour créer ultérieurement en connaissance de cause.